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Diabète : un seul nom, deux maladies

Publié le: 14 novembre 2025

Le diabète est une maladie chronique, qui touche des millions de personnes dans le monde. Mais ce terme unique renvoie à des réalités médicales diverses, dont les plus courantes sont les diabètes de type 1 et de type 2. Si dans les deux cas, la maladie se caractérise par un excès de sucre dans le sang, les causes de ce dérèglement ne sont pas les mêmes. Avec pour conséquence des différences importantes dans la survenue des symptômes et les traitements proposés. On vous explique.

Diabète de type 1 ou 2 : des caractéristiques et des risques communs

En France, 3,8 millions de personnes sont traitées pour un diabète en 2023, soit 5,6 % de la population1. Dans le monde, ce sont 589 millions d’adultes qui vivent avec un diabète en 20242 et le nombre de cas ne cesse d’augmenter. Ce chiffre pourrait en effet atteindre 853 millions en 20503.

Les diabètes de type 1 (DT1) et 2 (DT2) sont les formes les plus fréquentes de la maladie. Tous deux se caractérisent par une élévation anormale et permanente du taux de sucre dans le sang, appelée hyperglycémie.  

Au cœur de ce dérèglement : l’insuline, une hormone naturellement produite par les cellules du pancréas. Elle favorise le stockage du glucose (sucre) dans les cellules  du foie, des muscles ou la graisse corporelle, réduisant ainsi sa présence dans le sang. Lorsque cette hormone n’est plus fabriquée ou perd de son efficacité, le sucre s’accumule dans le sang et les vaisseaux. Conséquences ? Des risques de complications graves, comme des ulcères aux pieds, des lésions de la rétine (rétinopathie), voire un AVC. C’est pourquoi on parle de maladies chroniques et évolutives. Le patient doit surveiller régulièrement son taux de sucre, adapter son mode de vie et son traitement.

Des causes différentes selon le type de diabète

Dérèglement métabolique d’un côté, maladie auto-immune de l’autre, les raisons du dérèglement de la glycémie diffèrent selon le type de diabète.

Le diabète de type 2 : le plus fréquent

Il représente plus de 90 % des cas4. Ici, les cellules de l’organisme deviennent peu à peu résistantes à l’insuline. Le pancréas réagit en en produisant davantage, jusqu’à s’épuiser. À terme, il n’en secrète plus assez pour réguler la glycémie. L’hyperglycémie s’installe alors au fil des années, en silence. Fatigue, troubles de la vision, difficulté à cicatriser, soif intense et envies fréquentes d’uriner apparaissent progressivement. Les facteurs de risque sont bien identifiés : mode de vie trop sédentaire, alimentation déséquilibrée, surpoids ou obésité, avancement en âge, mais aussi antécédents familiaux. Nous ne sommes pas tous égaux face à la maladie. Et si cette forme de diabète touche surtout des adultes, elle n’épargne désormais plus les jeunes5

Le traitement repose donc d’abord sur une hygiène de vie adaptée, avec des habitudes alimentaires plus saines, une activité physique régulière et l’arrêt du tabac. Si ces changement de mode de vie ne suffisent pas, des médicaments antidiabétiques s’ajoutent à la prise en charge. Enfin, en cas d’épuisement du pancréas, des injections d’insuline deviennent nécessaires.

Le diabète de type 1, une maladie autoimmune

Il concerne environ 10 % des personnes diabétiques en France6. Sa particularité est d’être une maladie auto-immune. C’est en effet le système immunitaire lui-même, sensé défendre l’organisme, qui attaque les cellules bêta du pancréas qui fabriquent l’insuline. La production chute, jusqu’à devenir inexistante. Cette réaction immunitaire anormale semble être déclenchée par des facteurs environnementaux (infection virale, alimentation) sur un terrain génétique favorable. Le diabète de type 1 se déclare souvent chez l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte, mais il peut finalement être diagnostiqué à tout âge. La maladie progresse insidieusement mais les signes d’alerte peuvent être brutaux, notamment une soif excessive ou des urines fréquentes – parfois un retour du "pipi au lit" chez l’enfant. Le diabète de type 1 peut se manifester de façon plus insidieuse avec un amaigrissement, malgré un bon appétit, et une fatigue persistante liée à des fluctuations de la glycémie6. Lorsque plus de 80 % des cellules bêta du pancréas sont détruites, les symptômes deviennent évidents. En cas de vomissements, d’haleine fruitée ou d’urines à l’odeur inhabituelle, il peut s’agir d’une acidocétose, une urgence vitale qui exige une hospitalisation immédiate.

Il n’existe pas à ce jour de traitement capable de restaurer la capacité du pacréas à produire de l’insuline. Le traitement du diabète de type 1 repose donc sur des injections d’insuline à vie, alliées à une hygiène de vie rigoureuse pour stabiliser la glycémie. Heureusement, la recherche avance. Des études préconisent de détecter précocement la maladie, afin de ralentir la destruction des cellules bêta du pancréas. Avec un objectif : retarder l’apparition du diabète7,8.

Pas de "meilleur" ou de "pire" diabète

Le diabète de type 1 impose une surveillance de la glycémie et oblige à effectuer des injections d’insuline, parfois dès le plus jeune âge. Celui de type 2 demande, en revanche, une remise en question de son mode de vie et, en général, une prise en charge médicamenteuse.

Aucun des deux diabètes n’est plus facile à vivre que l’autre. Chacun nécessite une réelle discipline tout au long de son existence et un suivi régulier par un médecin pour éviter les complications.

Une chose est sûre : plus le diabète est détecté tôt, plus la prise en charge est efficace. Elle limite l’aggravation de la maladie, améliore la qualité de vie et réduit les risques cardiovasculaires, rénaux ou neurologiques. Le dépistage précoce est donc clé, en particulier chez les personnes à risque, et le diagnostic devient alors l’amorce d’une vie à ajuster, et non à subir.

Références

  1. Santé Publique France : Le diabète en France continue de progresser  – dernière consultation : octobre 2025
  2. Fédération Française des Diabétiques : Chiffres : les diabètes dans le monde – dernière consultation : octobre 2025
  3. International Diabetes Federation : IDF Diabetes Atlas, 2024 – dernière consultation : octobre 2025
  4. Inserm : Diabète de type 2 : un trouble du métabolisme principalement lié au mode de vie– dernière consultation : octobre 2025
  5. OMS : Diabète – dernière consultation : octobre 2025
  6. Inserm : Diabète de type 1 : une maladie auto-immune de plus en plus fréquente, juin 2025 – dernière consultation : octobre 2025
  7. Fédération Française des Diabétiques : Je suis diabétique de type 1, dois-je faire …– dernière consultation : octobre 2025
  8. AJD : Le diagnostic précoce : une révolution qui pourrait changer la vie des jeunes avec un diabète de type 1 ? – dernière consultation : octobre 2025