Les méningites : symptômes, causes et conséquences

Théo Curin

Théo Curin, athlète paralympique victime d’une méningite à 6 ans.

Les méningites sont une inflammation des méninges, fines enveloppes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Elles peuvent être dues à une infection virale, bactérienne ou fongique. La méningite bactérienne, comme la méningite à méningocoques, est la forme la plus dangereuse de la maladie - elle peut entraîner la mort en 24 heures1. La plupart des cas surviennent chez des individus en bonne santé ne présentant aucun facteur de risque identifiable2

Théo : « À 6 ans, quand on m’annonce cette méningite, je suis loin d’imaginer ce qui va se passer »

Flavio : Survivre à la méningite

Portons les couleurs de la méningite !

Le drapeau de la lutte contre les méningites est labellisé « Impact 2024 ». Décerné par Paris 2024 et ses partenaires, ce label reconnaît le drapeau et les athlètes qui le soutiennent comme un outil de prévention en matière de santé et d'inclusion.

Imprévisible, le podcast qui donne la parole aux victimes des méningites

Ils sont patients, parents ou ont invité des proches à témoigner avec eux de leurs histoires. Ils s’appellent Annie, Patricia, Flavio, Valérie ou Sandrine. Dans notre podcast Imprévisible, ils nous racontent, avec beaucoup de courage, ce jour où tout a basculé et nous parlent de leur combat pour se reconstruire. À une ou deux voix, ils nous racontent leur détermination à faire connaître cette maladie au plus grand nombre. 

Quelles sont les causes des méningites à méningocoques ?

Les méningocoques : c’est quoi ?

Les méningocoques (autre nom de la bactérie Neisseria Meningitidis) sont des bactéries qui peuvent provoquer des maladies potentiellement très graves comme les méningites et/ou la septicémie (infection généralisée de l’organisme), dont la forme la plus grave est le Purpura fulminans3. Ces maladies sont communément regroupées sous le nom « d’infections invasives à méningocoque »3. Les méningocoques sont classés en 12 sérogroupes, selon la nature de la capsule de la bactérie. Les sérogroupes B, C, W et Y sont les plus fréquemment retrouvés en cas d’infection3

Comment se transmettent les méningocoques ?

La transmission des méningocoques se fait entre individus par contact étroit (toux, éternuements, baisers) et prolongé (plus d’une heure). Les méningocoques ne sont pas aussi contagieux que les virus à l’origine du rhume ou de la grippe. Environ une personne sur 10 (et un adolescent sur quatre) est porteuse de méningocoques au fond du nez ou de la gorge sans qu’aucun symptôme de la maladie ne se déclare1. Cependant, il arrive qu’après avoir infecté les voies respiratoires, les méningocoques peuvent se propager dans l’organisme en pénétrant dans la circulation sanguine et causer une infection invasive à méningocoques.

Les méningites à méningocoques : quels symptômes et quelles conséquences ?

Quels sont les symptômes ?

Imprévisible et foudroyante, cette maladie peut engendrer la mort en moins de 24 heures, sans prise en charge rapide. Maux de tête intenses, vomissements, raideur de la nuque, fièvre élevée, photosensibilité sont les principaux symptômes des méningites à méningocoques. 

Un diagnostic difficile à poser

Diagnostiquer une méningite à méningocoques dans les temps, c’est-à-dire en moins de 24 heures, est très difficile car les premiers symptômes (fièvre, irritabilité...) peuvent facilement être confondus avec ceux d’une grippe, d’une gastroentérite ou d’une appendicite : les patients peuvent être renvoyés à tort à leur domicile. Par ailleurs, les symptômes n’apparaissent pas tous en même temps, avec pour conséquence un retard de diagnostic aux conséquences dramatiques.4 

Quelles sont les séquelles à long terme ?

Parmi les rescapés, 1 survivant sur 5 souffre de lourdes séquelles plus ou moins visibles1 : amputation, surdité, troubles cognitifs mais aussi difficultés d’apprentissage, mémorielles ou troubles anxieux. Ces conséquences à plus ou moins long terme impactent la qualité de vie des patients et de leur entourage.

La méningite, une maladie méconnue et qui fait peur

Selon une étude IPSOS, la méningite est l’infection qui suscite le plus de craintes chez les Français (73%), particulièrement chez les parents. ¾ d’entre eux redoutent les méningites pour leurs enfants5.

Selon cette même étude, 80% des Français se déclarent mal informés sur les moyens de prévention contre les méningites et 86% s’avouent également mal informés sur les différents types de méningites à méningocoques5.

Face à la recrudescence des cas en France, quels moyens de prévention ?

Depuis fin 2022, on assiste à une recrudescence des cas d’infections invasives à méningocoques, dont les méningites : 560 cas en 2023, soit une hausse de 72% par rapport à 20226. En novembre 2023, l’Institut Pasteur a alerté sur ce « rebond sans précédent », dont plus de la moitié des cas sont liés aux sérogroupes W et Y, et touchant particulièrement les jeunes de 16 à 24 ans6,7.

Pour faire face à la recrudescence des cas6,7 et mieux prévenir cette maladie, la Haute Autorité de Santé (HAS) a revu sa stratégie de vaccination contre les infections invasives à méningocoques. La recommandation publiée en mars 2024 prévoit de rendre le vaccin ACWY obligatoire chez tous les nourrissons selon à schéma à une dose de primovaccination à l’âge de 6 mois suivie d’une dose de rappel à l’âge de 12 mois, et recommande le vaccin ACWY chez tous les adolescents selon un schéma à une dose entre 11 et 14 ans (avec rattrapage vaccinal chez les 15-24 ans). Elle recommande également de rendre obligatoire la vaccination contre le sérogroupe B chez les nourrissons (à 3, 5 et 12 mois), qui était déjà recommandée8.

Pour en savoir plus sur les moyens de prévention contre la méningite, parlez-en à un professionnel de santé.

Méningites à méningocoque : s'informer pour agir

Les méningites à méningocoques peuvent toucher tout le monde, même les personnes en bonne santé. Et les séquelles de ce virus sont potentiellement dévastatrices. C'est pourquoi il est important de connaître les signes de la maladie pour agir vite. 

Référence

  1. OMS, Méningites à méningocoques - Consulté en mars 2024
  2. Lorton F, et al. Paediatr Perinat Epidemiol. 2018. doi: 10.1111/ppe.12500.
  3. Ministère du travail de la santé et des solidarités. Méningite – infections invasives à méningocoques - Consulté en mars 2024
  4. Thompson MJ, et al., Clinical recognition of meningococcal disease in children and adolescents - Lancet. 2006 ;367 :397-4033.
  5. Sondage Ipsos pour Sanofi mené du 21 février au 16 mars 2023 auprès de 2800 personnes constituant un échantillon représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, et de 300 professionnels de santé
  6. Rapport Santé Publique France : Infections invasives à méningocoque en France en 2023 (santepubliquefrance.fr)
  7. Communiqué de presse Institut Pasteur : Un important rebond « post-Covid » de la méningite à méningocoques | Institut Pasteur – Consulté en mars 2024
  8. Haute Autorité de Santé - Stratégie de vaccination contre les infections invasives à méningocoques : Révision de la stratégie contre les sérogroupes ACWY et B (has-sante.fr) – Consulté en mars 2024