La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire chronique auto-immune, qui atteint les articulations et les détruit peu à peu. Décrite à tort comme une maladie de « personnes âgées », la polyarthrite rhumatoïde est mal connue et souvent confondue avec l'arthrose. Pourtant, elle peut survenir à tout âge, entre 35 et 55 ans*, et constitue le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent avec environ 300 000 personnes1 touchées en France.

La polyarthrite rhumatoïde, c’est quoi ?

Raideurs matinales, gonflements, douleurs et parfois déformations articulaires4, la polyarthrite rhumatoïde est due à une réaction inflammatoire exagérée de l’articulation, au niveau de la membrane synoviale. Cette réaction inflammatoire est due à une réponse immunitaire incontrôlée. Des facteurs hormonaux, génétiques et environnementaux seraient à l’origine du déclenchement de la maladie, sans que l’on ait pour autant une idée précise de leur implication5,6.

L’inflammation chronique induit une dégradation progressive du cartilage et de l’os, ce qui conduit à la déformation de l’articulation5,7. Dans bien des cas, la polyarthrite rhumatoïde évolue par poussée, entrecoupées de périodes où les symptômes s’atténuent, voire disparaissent temporairement.

Dans ses formes les plus graves, la polyarthrite rhumatoïde peut aussi toucher d’autres organes comme le cœur, les poumons ou les vaisseaux8, ce qui accro¨it le risque de maladies cardiovasculaires.

Une maladie aux symptômes visibles et invisibles

Rarement présentes au début, des déformations ou atteintes extra-articulaires, notamment au niveau des articulations des mains, des pieds et des poignets peuvent survenir au cours de la maladie, surtout dans les cas de polyarthrite rhumatoïde sévère8. Il s’agit des symptômes les plus visibles de la polyarthrite rhumatoïde.

Ce que l’on sait moins, c’est que les gestes du quotidien deviennent de plus en plus difficiles pour les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde : tourner sa clé dans la serrure, ouvrir une boîte de conserve, s’habiller, marcher… Par ailleurs, de nombreux symptômes invisibles comme les douleurs résiduelles, la fatigue (88 à 98% des malades ressentent une fatigue au quotidien9) ou encore l’angoisse handicapent la vie des patients qui n’osent pas toujours en parler à leur entourage ou à leur médecin. Sans parler des conséquences sur la vie professionnelle des patients : 68% des patients en activité ont eu au moins un arrêt de travail de 2 mois dans les 12 derniers mois10 et 75% des patients en recherche d’emploi disent ne pas parvenir à garder un emploi à cause de leur maladie10 .

Ne pas abandonner, malgré les hauts et les bas

Atteint de polyarthrite rhumatoïde depuis son enfance, Damien, 32 ans, raconte comment il vit avec la maladie, sans jamais rien abandonner.

Vivre pleinement sa vie, malgré le temps consacré aux soins

Touché par la polyarthrite rhumatoïde très jeune, Gérard Thibaud, également Président de l’association ANDAR, raconte comment, au fil de petites et de grandes victoires, il est parvenu à construire sa vie

Quelle prise en charge pour la polyarthrite rhumatoïde ?

Les traitements actuels permettent un contrôle durable de la maladie et une amélioration de la qualité de vie au quotidien. Les traitements aident à favoriser les périodes de rémission, éviter les atteintes articulaires, empêcher la survenue de poussées évolutives, lutter contre la douleur et l’inflammation, prévenir les déformations articulaires et améliorer les fonctions articulaires1. Le traitement médicamenteux comporte des antalgiques, des anti-inflammatoires et parfois des corticoïdes pour lutter contre la douleur et l’inflammation, et un ou plusieurs traitements de fond selon les patients (traitement chimique, biothérapie, etc.) pour ralentir l’activité/sévérité de la maladie1.

« Aujourd’hui, les traitements ont vraiment apporté une qualité de vie très intéressante, surtout lorsque l’on est diagnostiqué très rapidement. »

Gérard, patient retraité

Pourtant, même si l’amélioration de la prise en charge est réelle, beaucoup de patients rencontrent encore des difficultés dans la gestion de leur quotidien. Pour améliorer cette qualité de prise en charge et faire mieux faire connaître la polyarthrite rhumatoïde et ses symptômes invisibles, notre entité Médecine de Spécialités (anciennement Sanofi Genzyme) en collaboration avec l’AFPric et l’ANDAR lancent une campagne de sensibilisation intitulée « Bouton Orange – Ensemble, On avance ».

Portons le Bouton Orange !

Le bouton orange, symbole des difficultés des patients à réaliser des gestes du quotidien, comme boutonner un vêtement….

A lire aussi !

Références

*Pillon, François and Yves Michiels. « Epidémiologie et physiopathologie de la polyarthrite rhumatoïde ». Actualités Pharmaceutiques 52.531 (2013) : 1-2

  1. La prise en charge de votre polyarthrite rhumatoïde. Guide Affection longue durée Patient. HAS. Décembre 2008
  2. Scott DL et al. The Links between joint damage and disability in Rheumatoid Arthritis. Lancet 2010; 376:1094–1108
  3. Scott I et al. Predicting the Risk of Rheumatoid Arthritis and Its Age of Onset through Modelling Genetic Risk Variants with Smoking. Genet 2013 ;9(9):e1003808
  4. Lee et Weinblatt. Rheumatoid arthritis. Lancet 2001;358:903–11
  5. Morel J et al. Immunopathologie de la polyarthrite rhumatoide. La Lettre du Rhumatologue 2004; n° 306:19-26
  6. Morel J. et al. Immunopathologie de la polyarthrite rhumatoide. EMC-Rhumatologie Orthopédie 1 2004:218–230
  7. Inserm.fr - dernière visite Février 2018
  8. Prete et al. Extra-articular manifestations of rheumatoid arthritis: An update. Autoimmun Rev 2011;11:123–31
  9. Hewlett et al. Patients’ Perceptions of Fatigue in Rheumatoid Arthritis: Overwhelming, Uncontrollable, Ignored. Arthritis Rheum. 2005;53(5): 697–702
  10. Bertin et al. Impact of rheumatoid arthritis on career progression, productivity, and employability: The PRET Study, Joint Bone Spine 83 (2016) 47–52

Date de publication : Février 2022