La greffe ou transplantation d’organe permet de sauver des vies ou améliorer sa qualité. Mais, même plusieurs années après, les patients transplantés peuvent être confrontés à un rejet de greffe. Une épée de Damoclès qui oblige chaque personne greffée à suivre un traitement à vie.
C’est quoi la greffe d’organe ?
La greffe ou transplantation d’organe est une procédure thérapeutique qui vise à remplacer un organe en défaillance sévère et irréversible, et dont la fonction peut être vitale. Cette intervention doit permettre au patient de retrouver une existence normale. Les organes les plus souvent greffés sont le rein, le foie, le cœur et les poumons.
Le don d’organes sauve des vies
En 2022, 5 494 greffes ont été réalisées1. 92 % des dons d’organes ou de tissus proviennent de personnes décédées1. Plusieurs organes pouvant être prélevés sur un seul donneur, un donneur en moins représente jusqu’à quatre greffes distinctes non réalisées. La majorité de ces interventions concernent les reins (3 376 greffes). Viennent ensuite le foie (1294), le cœur (411), les poumons (334), puis le pancréas (70 )1.
Malgré tout, plus de 27 000 personnes sont sur liste d’attente de greffe et près de 1000 patients décèdent faute d’avoir pu recevoir un greffon à temps1. Au 1er janvier 2023, 10 810 nouveaux patients étaient inscrits sur cette liste attente. Un décret de janvier 2017 a réaffirmé le concept de « donneur présumé », stipulé dans la loi française depuis 1976, et a simplifié les démarches pour faire connaître, de son vivant, une éventuelle opposition. Le registre national du refus, désormais accessible en ligne, compte 300 000 inscrits. L’objectif était d’éviter de solliciter les proches dans de telles circonstances, en clarifiant la volonté du défunt. Dans la pratique toutefois, la famille est systématiquement consultée au préalable, et le taux d’opposition demeure stable, aux alentours de 33 %1. Il est donc important de se positionner et de partager son accord ou son opposition au don d’organe à son entourage, à un proche, ou à une personne de confiance.
Les patients témoignent


Mon histoire avec la transplantation
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Nous sommes fiers d’être le partenaire de Trans-Forme, l'Association Fédérative Française des Sportifs Transplantés et Dialysés. Chez Trans-Forme, on court, on nage, on saute, on skie, … car les bienfaits de l'activité physique et sportive, pratiquée en toute sécurité et sous contrôle médical, sont essentiels dans la réussite de la transplantation.
Le rejet de greffe : une épée de Damoclès pour les personnes transplantées
Après une greffe, le système immunitaire du receveur tend inévitablement à détruire le greffon, le reconnaissant comme étranger à l'organisme. Avec d'autant plus de force que les groupes tissulaires du donneur et du receveur sont éloignés. Le rejet aigu, qui survient dans les minutes suivant la greffe, est aujourd'hui évité par l'examen préalable de la compatibilité tissulaire du donneur et du receveur. Il n'en va pas de même pour le rejet chronique, devant lequel les médecins restent désarmés. Sur une durée de plusieurs années, les greffons subissent des lésions et perdent progressivement leur fonctionnalité.
L’objectif est donc de diminuer l’immunité cellulaire du patient transplanté, pour éviter que ses cellules n’attaquent le greffon. Le traitement anti-rejet (ou immunosuppresseurs) vise à combattre les phénomènes de rejet suivant une greffe, tout au long de la vie de la greffe. Si ce traitement permet en général de contrôler la réaction de rejet, il n’est cependant pas sans conséquences, puisqu’il diminue les défenses de l’organisme vis-à-vis des infections et rend donc les personnes transplantées très vulnérables. Dans certains cas, il peut être nécessaire de réinitialiser le système immunitaire en détruisant les lymphocytes (greffe de moelle osseuse).
L’intelligence artificielle au service de la personnalisation du suivi post-transplantation
Alors que 20 % des patients perdent leur greffe au bout de 5 ans, le suivi post-transplantation constitue un vrai enjeu de santé publique. Pour mieux comprendre et évaluer le risque individuel de rejet après une transplantation rénale pour adapter le suivi des patients, l’intelligence artificielle offre de nouveaux espoirs.
Le nombre de facteurs pouvant expliquer le rejet d’un rein greffé est trop important pour qu’un médecin puisse les analyser et en tirer des indications thérapeutiques. Les recherches en transplantation s’intéressent d’ailleurs à une ou deux variables à la fois, pas plus. Or, prises individuellement, elles ne permettent pas d’établir des corrélations fortes. En revanche, la combinaison de plusieurs facteurs donne des résultats fiables, grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle via des algorithmes. Certains d’entre eux peuvent ainsi calculer les probabilités de survie d’un greffon à 3, 5, 7 et 10 ans, en indiquant un niveau de certitude de la prédiction réalisée, voire de prédire la réponse d’un patient à un traitement anti-rejet. Une vraie aide à la décision, en éclairant au mieux le choix des professionnels de santé qui peuvent ainsi savoir si un changement thérapeutique induit une réponse positive ou négative sur le long terme.