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Quelles nouvelles obligations vaccinales contre la méningite à méningocoques ?

Publié le: 26 septembre 2025
Depuis 2023, la France est confrontée à une hausse des cas de méningites à méningocoques. Face à cette situation, les autorités de santé ont décidé de renforcer  la stratégie vaccinale contre cette maladie qui peut être très grave. L’objectif est de protéger davantage les personnes les plus à risque contre les différents types de méningite - ou sérogroupes - qui circulent actuellement, tout en maintenant la protection contre les sérogroupes habituellement en circulation. Quelles sont les vaccinations obligatoires et recommandées aujourd’hui ? À quel âge ?  Faisons le point.

Les méningite à méningocoques : une maladie rare, mais grave et imprévisible

La méningite est une inflammation des membranes qui protègent le cerveau et la moelle épinière, appelées méninges. Elle peut être d’origine virale ou bactérienne. Ces dernières, en particulier les méningites à méningocoques, restent rares en France avec 500 à 600 cas recensés chaque année1. Mais leur rareté ne doit pas masquer leur gravité. La méningite à méningocoques est foudroyante. Elle peut tuer en moins de 24 heures, sans prise en charge rapide2. En effet, Lorsque la bactérie se dissémine dans tout l’organisme, elle peut donner lieu à une septicémie fulminante (ou purpura fulminans)), forme la plus redoutée de la maladie. C’est une urgence médicale. Les personnes qui s’en remettent peuvent subir de terribles conséquences. Une sur cinq souffre en effet de lourdes séquelles, allant de l’amputation à la surdité, en passant par des troubles cognitifs ou visuels, des difficultés d’apprentissage ou de mémorisation2.

->Ecouter les témoignages de victimes de la méningite à méningocoques 

Il existe plusieurs sérogroupes de méningocoques3 identifiés par des lettres. Le sérogroupe A sévit surtout en Afrique subsaharienne, où il provoque de grandes épidémies3. Le B, plus fréquent en Europe, touche souvent les nourrissons et les jeunes enfants3. Le type C, autrefois répandu en Europe, a reculé avec la vaccination3. Les sérogroupes W et Y montent en puissance en Europe et dans le monde, générant des formes parfois graves et atypiques de la maladie, avec un taux de mortalité élevé (sérogroupe W) ainsi que des infections respiratoires et atteintes articulaires (sérogroupe Y)3.

En France, ce sont les sérogroupes B, W et Y qui dominent. En 2024, 615 cas ont été déclarés, et rien qu’au mois de janvier 2025, 90 cas ont été recensés4.

->En savoir + sur les méningites à méningocoques 

La vaccination, un moyen de prévention contre les méningites à méningocoques

La méningite à méningocoques se transmet facilement d’une personne à une autre par contacts rapprochés (toux, éternuements, baisers) et prolongés (plus d’une heure). Consciente de cette contagiosité et dangerosité de la méningite, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé un appel mondial et s’est fixé comme objectif de vaincre la méningite d'ici 20305. Un sujet sur lequel Sanofi est engagé depuis plus de 50 ans aux côtés des autorités sanitaires6.

La vaccination a prouvé son efficacité pour se protéger des méningites à méningocoques. L’introduction du vaccin contre le méningocoque C a ainsi permis de réduire l’incidence de ce sérogroupe dans les pays à forte couverture vaccinale, comme le Royaume-Uni, l’Espagne, ou les Pays-Bas7.

En France, deux types de  vaccinations sont disponibles : une vaccination spécifique contre le sérogroupe B et une vaccination tétravalente qui protège en même temps contre les sérogroupes A, C, W et Y. Grâce à cette protection, les cas d’infections invasives à méningocoques ACWY sont fortement réduites dans les pays qui ont mis en place un programme de vaccination. Aux Pays-Bas, le remplacement de la vaccination contre le seul sérogroupe C par un vaccin élargi aux méningocoques A, C, W et Y a entraîné une diminution de près de 82 % le nombre de nouveaux cas chez les jeunes enfants8.

 

Ce qui change en 2025 pour la vaccination contre les méningites à méningocoques

Depuis le 1er janvier 2025, la vaccination contre les sérogroupes A, C, W, Y et B est devenue obligatoire (article R. 3111-2-1 du Code de la santé publique). En avril, le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins a même renforcé cette stratégie vaccinale, pour mieux protéger les populations les plus exposées aux méningites.

Dans le détail :

  • Chez les nourrissons, le vaccin ACWY avec l’administration d’une dose à 6 et 12 mois remplace désormais le vaccin C seul. Il est obligatoire jusqu’à l’âge de 2 ans, même pour les enfants de 1 à 2 ans déjà vaccinés contre le méningocoque C. Un rattrapage est également recommandé de manière transitoire pour les enfants jusqu’à 4 ans révolus, qui n’ont pas été vaccinés contre le sérogroupe ACWY. La vaccination contre le sérogroupe B est aussi obligatoire, avec l’administration d’une dose à 3, 5 et 12 mois. Là aussi, un rattrapage est recommandé de façon transitoire jusqu’aux 4 ans révolus.
  • Chez les adolescents et jeunes adultes, la vaccination contre les méningocoques ACWY est recommandée entre 11 à 14 ans. Une campagne nationale est prévue dans les collèges à la rentrée scolaire 20259. Pour les plus âgés, de 15 ans jusqu’à 24 ans révolus, un rattrapage est possible auprès des professionnels de santé. La vaccination contre le méningocoque B peut être proposée aux adolescents et jeunes adultes âgés de 15 à 24 ans révolus.

L’élargissement du calendrier vaccinal 2025 contre les méningites à méningocoques répond notamment au rebond constaté du nombre des infections invasives à méningocoques. En généralisant la vaccination ACWY chez les nourrissons et en l’étendant aux adolescents, les autorités sanitaires améliorent la protection des populations les plus exposées, face à cette maladie aussi grave qu’imprévisible.

Références