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Eczéma : chronique d’une peau en crise

Publié le: 15 septembre 2025
Eloïse, membre de l’équipe de France et championne à l’épée, est atteinte d’une dermatite atopique

Démangeaisons intenses, rougeurs persistantes, lésions cutanées : l’eczéma est une maladie inflammatoire chronique de la peau de plus en plus en fréquente, notamment dans les pays industrialisés où les cas ont triplé en 30 ans1. Avec des formes multiples, des causes complexes et des mécanismes distincts, comment différencier les eczémas ? Et quid de sa forme la plus courante, la dermatite atopique ?

Distinguer les grandes familles de l’eczéma

Sous le terme d’eczéma se cache un groupe de maladies inflammatoires de la peau. Selon leurs manifestations, leurs causes et leurs mécanismes, on distingue principalement deux formes.

L’eczéma atopique est une maladie inflammatoire chronique de la peau qui se caractérise par une sécheresse persistante, de fortes démangeaisons et des plaques rouges, évoluant par poussées. La peau devient hypersensible à de multiples facteurs, notamment environnementaux ou liés au mode de vie, sans qu’un allergène précis puisse être identifié. Les zones touchées se situent principalement au niveau des joues (surtout chez le nourrisson), visage, bras, jambes, poignets, plis des coudes et genoux.

L’eczéma de contact résulte comme son nom l’indique du contact avec une substance allergène ou irritante. Certains produits chimiques et cosmétiques peuvent déclencher une réaction localisée, là où la peau a été exposée. Elle se manifeste par des plaques rouges et des vésicules accompagnées de démangeaisons intenses.

Reconnaître les symptômes de la dermatite atopique

Parmi toutes les formes d’eczéma, la dermatite atopique ou eczéma atopique est la plus répandue. Elle est d’ailleurs l’une des maladies de peau les plus fréquentes, après l’acné et devant le psoriasis2. Elle affecte en France plus de deux millions d’adultes3 et 850 000 enfants, âgés de 6 à 11 ans4.

Plusieurs facteurs sont à l’origine de la dermatite atopique : une fragilité innée de la barrière cutanée, une activation de l’immunité et un déséquilibre du microbiome cutané. Autrement dit, la peau n’assure plus sa fonction protectrice contre les agressions extérieures et le système de défense s’emballe face à des éléments aussi inoffensifs que le pollen ou les poussières par exemple. Ceux-ci déclenchent une inflammation chronique et une sur-réaction avec démangeaisons intenses et persistantes, rougeurs et lésions cutanées, parfois surinfectées.

La dermatite atopique se déclare surtout chez le nourrisson et le petit enfant. Elle tend à s’atténuer avec l’âge, mais peut persister ou apparaitre à l’adolescence ou à l’âge adulte5. Les femmes sont particulièrement touchées avec 65 % des cas6.

Les causes de cette affection peuvent être immunologiques, génétiques, environnementales… L’hérédité joue en particulier un rôle important : 50% à 70% des patients ont un parent qui souffre ou a souffert de dermatite atopique7.

Démêler le vrai du faux : ce que l’eczéma n’est pas

De nombreuses idées reçues circulent sur la dermatite atopique. Contrairement à une croyance tenace, le lait n’est pas responsable de l’eczéma chez les enfants. Cela ne sert donc à rien de supprimer les produits laitiers sans raison médicale, au risque de provoquer des carences. De même, la maladie n’est ni contagieuse, ni infectieuse. Elle ne relève pas non plus d’une réaction allergique, ni d’une atteinte psychologique, même si le stress peut effectivement favoriser des poussées d’eczéma. 

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->Comment vivre avec une dermatite atopique ? Découvrez les témoignages de Théo, Jade et Eloïse

Poser le bon diagnostic médical pour des traitements adaptés

La dermatite atopique peut facilement être confondue avec d’autres maladies de peau. Face à des symptômes évocateurs, il est donc essentiel de consulter son médecin - pédiatre, généraliste, allergologue ou dermatologue. Le diagnostic repose sur l’examen des lésions, leur localisation, leur fréquence d’apparition, mais aussi sur le vécu du patient, son âge, ses antécédents médicaux et familiaux.

Mais l’accès aux spécialistes est souvent difficile. Trois mois d’attente en moyenne sont nécessaires avant un rendez-vous dermatologique6. Résultat : près de la moitié des patients atteints de maladies de peau renoncent à consulter un spécialiste8.   

Pour pallier cette situation, des solutions émergent, comme des équipes de soins spécialisés, des bus itinérants, ou la télé-expertise qui permet à un généraliste de bénéficier à distance de l’avis d’un spécialiste.

Prendre en compte le poids de la maladie au-delà des symptômes physiques

Le fardeau de l’eczéma atopique ne se limite pas à la douleur et aux démangeaisons quotidiennes. L’impact social et émotionnel de cette maladie de peau est majeur, car elle pèse lourdement sur la vie quotidienne et le moral des malades. Jusqu’à 82 % des patients atteints par une forme sévère admettent être complexés par leur peau5. Un sur deux présente des symptômes d’anxiété ou de dépression, pouvant conduire certains à des idées suicidaires9.

Chez les adolescents et les enfants, les absences répétées à l’école et les moqueries de leurs camarades10 aggravent la souffrance, générant un isolement, des troubles comportementaux et émotionnels11. Chez les adultes, l’eczéma atopique impacte l’activité professionnelle : 42% des patients déclarent en subir les conséquences dans leur travail ou leurs études7. 27 % voient leurs relations affectives affectées12

Améliorer la prise en charge grâce aux avancées de la recherche

La compréhension des maladies inflammatoires en dermatologie, dont l’eczéma atopique, ont grandement progressé aujourd’hui. La connaissance des mécanismes en jeu dans ces maladies de peau s’est développée et les traitements évoluent.

L’intelligence artificielle joue aussi un rôle d’accélérateur pour assister les médecins dans les diagnostics et le suivi des patients. Dans le même temps, de nouveaux traitements enrichissent l’arsenal thérapeutique pour traiter ces pathologies, apportant de nouveaux espoirs à ceux qui vivent avec une maladie de peau.

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Références

  1. Les différentes formes d’eczémas : zoom sur une maladie dermatologique aux multiples aspects - Association Française de l'eczéma
  2. Etude objectif peau 2016
  3. Epidemiology of atopic dermatitis in adults: Results from an international survey - Barbarot - 2018 - Allergy - Wiley Online Library
  4. REF Etude EPI CARE (Children With Atopic Dermatitis. Sanofi -Genzyme and Regeneron); 2019
  5. Garnhausen D et al. Characterization of different courses of atopic dermatitis in adolescent and adult patients. EAACI. 2013
  6. Barbarot S et al. Epidemiology of atopic dermatitis in adults: Results from an international survey. EAACI. 2018
  7. DERMATO-INFO, la dermatite atopique
  8. Etude Ifop pour Sanofi : Maladies de peau : un accès aux soins de plus en plus difficile alors qu’un Français sur deux est complexé par sa peau
  9. Simpson EL et al. J Am Acad Dermatol. 2016 Mar;74(3):491-498
  10.  L’eczéma atopique de l'enfant en France, Information presse
  11. HAS Avis de la commission de Transparence du 19 avril 2023
  12. Simpson EL et al. J Am Acad Dermatol. 2016 ; 74(3):491-8