Comment protéger son nourrisson de la bronchiolite pendant l’hiver ?
Bronches enflammées, respiration sifflante, toux persistante, front fiévreux… Chaque hiver, des milliers de parents désemparés se rendent aux urgences, inquiets pour la santé de leur nourrisson frappé par la bronchiolite, une infection respiratoire d’origine virale. Comment reconnaître ses symptômes ? Comment la distinguer d’un simple rhume ? Quand faut-il s’inquiéter ? Comment agir en prévention ? Voici quelques repères utiles.
Une maladie saisonnière très contagieuse
La bronchiolite est une infection aiguë des petites bronches, les bronchioles, situées au niveau des voies respiratoires basses. En France, elle survient surtout entre octobre à février, avec un pic épidémique en décembre et janvier. Chaque année, près de 30 % des enfants de moins de 2 ans1 sont touchés, soit environ 480 000 cas1,2.
La bronchiolite peut être liée à différents virus. Le plus fréquent est le virus respiratoire syncytial (VRS), impliqué dans 50 à 80 %3 des cas pris en charge à l’hôpital. Très contagieux, il peut infecter le nez, la gorge, les bronches et les poumons et se transmet par la salive, la toux, les éternuements, ou les mains. Le virus survit plusieurs heures sur les surfaces et les objets contaminés, comme les jouets ou les tétines. Un simple rhume chez les parents ou les frères et sœurs plus âgés peut déclencher une bronchiolite chez le bébé.
Des symptômes à surveiller
La plupart des bronchiolites sont bénignes. L’infection commence souvent comme un rhume ou une rhinopharyngite, avec un nez bouché, une toux légère et un peu de fièvre. En général, le nourrisson guérit en quelques jours.
Mais la maladie peut descendre dans les bronchioles et s’aggraver, jusqu’à l’hospitalisation chez 2 à 3 % des bébés âgés de moins d’un an1, voire une admission en réanimation. Les signes qui doivent alerter sont une toux sèche qui devient grasse avec des sécrétions importantes, conduisant à une gêne et une respiration rapide et sifflante. L’enfant peut aussi avoir de la fièvre, des difficultés à manger et dormir, et être très fatigué. Dans la majorité des cas, les symptômes s’installent les premiers jours après de début de l’infection, puis s’améliorent après 5 à 10 jours. La toux peut cependant persister jusqu’à 4 semaines4.
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Quand consulter et quand aller aux urgences ?
Un rendez-vous chez le médecin traitant s’impose si l’état respiratoire du bébé se dégrade, s’il mange moins ou s’il change de comportement. Le praticien donnera des consignes de soins adaptés : lavages répétés du nez, fractionnement des repas, hydratation. Et la vigilance doit se renforcer si le bébé a moins de six semaines ou s’il est ancien prématuré âgé de moins de 3 mois. C’est aussi le cas s’il présente une maladie respiratoire ou cardiaque, s’il boit moins de la moitié de ses biberons à trois repas consécutifs, s’il vomit systématiquement, s’il dort en permanence, ou au contraire, pleure de manière inhabituelle et ne peut s’endormir, s’il ne réagit plus, s’il fait un malaise ou a les lèvres bleues. Dans toutes ces situations, il faut se rendre aux urgences sans attendre.
Comment protéger les plus petits contre la bronchiolite ?
La bronchiolite n’a pas de traitement spécifique. La prévention reste donc essentielle. Il est recommandé d’effectuer les gestes barrières, de laver fréquemment ses mains, désinfecter les surfaces et les jouets, éviter les contacts avec des personnes malades et limiter les sorties dans des lieux publics en période d’épidémie.
Au-delà des gestes barrières, la prévention est de mise. Deux solutions s’offrent aux parents pour protéger leur nourrisson d’une infection à VRS : la vaccination maternelle au cours de la grossesse contre le virus syncytial pour les enfants à naître pendant la saison épidémique ou l’immunisation avec un anticorps monoclonal pour les nouveaux nés et les nourrissons nés avant ou pendant la saison épidémique. Pour en savoir plus, parlez-en à votre médecin traitant, votre sage-femme ou votre pharmacien.
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La bronchiolite impressionne, inquiète, mais dans la majorité des cas, elle guérit le plus souvent en quelques jours avec du repos et une surveillance attentive. En cas de doute face aux signaux d’alerte, une consultation médicale permet de réagir vite ou de lever les inquiétudes. Face à la bronchiolite, la vigilance et la prévention restent les meilleures protections pour aborder l’hiver plus sereinement avec un bébé.
Références
- Santé Publique France Bronchiolite
- ARS Bronchiolite : lancement de la campagne de prévention chez les nourrissons pour la saison hivernale 2024-2025
- Meissner et al. N Engl J Med 2016; 374:62-72 DOI: 10.1056/NEJMra1413456
- Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles Bronchiolite - Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles