En France, près de 12 millions¹ de personnes vivent avec un handicap, soit environ un Français sur six. Pourtant, le handicap reste largement méconnu, stigmatisé et invisibilisé, source de profondes inégalités. D’autant que 80% des handicaps sont invisibles². Ces handicaps qu’on ne voit pas touchent notamment la sphère cognitive (troubles de l’apprentissage, de l’attention par exemple), sensorielle (surdité, troubles visuels) et psychique (dépression, schizophrénie). Des formes de handicap souvent mal comprises, peu reconnues, et donc moins bien prises en compte dans les dispositifs de soins.

Dans leur quotidien, les personnes en situation de handicap font face à de nombreux obstacles dans l’accès aux soins : cabinets médicaux inaccessibles, équipements non adaptés, démarches administratives complexes, manque de formation des professionnels de santé aux handicaps visibles et invisibles… Résultat : plus d’une personne sur deux estime ne pas être correctement prise en charge³. Certaines situations illustrent particulièrement ces difficultés. Pour les personnes autistes, le manque de consultations d’habituation – dites « consultations blanches », où le praticien prend le temps d’expliquer chaque étape du soin – rend le parcours médical encore plus anxiogène et inadapté.

Or un handicap mal compris, c’est souvent un diagnostic tardif, un traitement inapproprié, voire une absence de soins. Garantir un accès aux soins sans obstacles, c’est reconnaître l’égale dignité de chacun. Ce n’est pas seulement une question médicale : c’est un enjeu de société.