Maladies rares : plus d’équité pour les patients

Publié le: 29 février 2024
Tanguy de la Forest, athlète de para-tir à la carabine. Nous soutenons Tanguy dans le cadre du Pacte de Performance de la Fondation du Sport Français.
Avec plus de 7 000 maladies rares, les malades doivent souvent faire face à des inégalités dans l’accès au diagnostic et aux soins. Où en sommes-nous aujourd’hui ? 

Maladies rares : de quoi parle-t-on ?

Une maladie est dite rare à partir du moment où elle concerne moins d’une personne sur 2 000. Au total, il existe plus de 7 000 maladies rares qui touchent, selon les estimations, plus de 3 millions de Français1. Les maladies rares sont des pathologies chroniques et invalidantes, qui viennent bouleverser la vie des patients et de leurs proches. Ce sont aussi souvent des maladies orphelines, c’est-à-dire sans traitement.  

Dès 2005, cet enjeu de santé publique a été saisi par les pouvoirs publics pour que chaque patient atteint d'une maladie rare puisse accéder rapidement à un diagnostic et à une prise en charge adaptée à sa pathologie. À cette date, le premier Plan Maladies Rares a vu le jour. Depuis, deux autres plans se sont succédé jusqu’en 2022.

Agir pour un meilleur accès aux diagnostics et aux traitements

Les personnes atteintes d’une maladie rare doivent souvent faire face à des inégalités dans l’accès au diagnostic et aux soins. En 2024, nous continuons à agir pour répondre aux besoins des patients et de leur entourage.

Réduire l’errance diagnostique

L’un des principaux défis dans la lutte contre les maladies rares est de parvenir à diminuer au maximum l’errance diagnostique. En effet, la rareté des maladies, leur complexité et la diversité des signes cliniques entraînent souvent une errance diagnostique de plusieurs années : 25% des patients attendent près de 4 ans avant que la recherche de leur diagnostic ne débute2. Pourtant, poser un diagnostic est essentiel : une fois la maladie identifiée, il devient possible d’en connaître la cause, de déterminer ses risques de récidive au sein d’une famille, de proposer une prise en charge adaptée et d’accéder plus facilement à des aides (comme la prise en charge du handicap). 

 

Avec AccelRare®, nous proposons aux médecins généralistes, pédiatres et spécialistes de ville une solution d’intelligence artificielle conçue pour réduire l’errance diagnostique. Cette nouvelle plateforme d’aide au diagnostic permet d’accélérer le pré-diagnostic de 270 maladies rares qui disposent d’un traitement ou d’une prise en charge adaptée. Le médecin note sur la plateforme les différents signes et symptômes rapportés par le patient et reçoit une alerte de suspicion de maladie rare. Il saura ensuite vers quel centre il pourra adresser son patient pour poser le bon diagnostic et assurer sa prise en charge. 

accelRare®, pour réduire l'errance diagnostique

Grâce à l’intelligence artificielle, cette plateforme contribue à accélérer le diagnostic des patients atteints d’une maladie rare.

Développer des traitements innovants

Pionnier dans les maladies rares, nous avons mis au point en 1991 le premier traitement contre la maladie de Gaucher. Depuis, nous participons au développement de thérapies qui changent la vie des patients et de leur famille dans les maladies de Pompe, de Fabry et la mucopolysaccharidose de type I.  

Mais il reste encore beaucoup à faire, notamment auprès de patients sans prise en charge. Nous avons ainsi développé le premier traitement de l’ASMD (déficit en sphingomyélinase acide, appelé aussi maladie de Niemann-Pick B), une maladie génétique rare sévère, sous-diagnostiquée qui touche quelques dizaines de nouveaux patients en France par an. Notre contribution a changé la vie de ces malades. 

Notre expertise s’élargit aussi dans les maladies rares du sang avec un nouveau traitement pour les patients atteints de purpura thrombotique thrombo-cytopénique acquis (PTTa), une maladie rare qui peut être fatale si elle n’est pas traitée en urgence. Pour que le traitement arrive sans délai auprès de la pharmacie hospitalière, nous déclenchons une procédure de livraison en urgence : notre engagement pour les patients va jusque-là. 

C'est ce même engagement qui nous pousse à toujours améliorer la prise en charge des patients, en développant une deuxième génération de traitement, comme dans la maladie de Pompe, par exemple. 

Accompagner et soutenir les patients

Nous œuvrons aux côtés des associations de patients en les accompagnant pour mieux répondre à leurs besoins et attentes. En leur proposant également des services et des ressources essentiels pour le quotidien des patients et de leurs proches. Nous soutenons aussi des projets de campagne de sensibilisation du grand public, comme la Journée Internationales des Maladies Rares, aux côtés d’EURORDIS, la fédération internationale d’associations de malades rares.

L’excellence française dans les maladies rares

Les trois plans nationaux Maladie Rares successifs ont permis de mettre au point un maillage novateur de centres de référence d’excellence sur toute la France pour pallier les difficultés de diagnostic, de prise en charge et de suivi des personnes atteintes de maladies rares. Ce réseau est constitué de 23 filières nationales de santé maladies rares (FSMR), de 109 centres de référence multisites formés de 387 centres de référence (CRMR) et de plus de 1 800 centres de compétence (CCMR).  

Plus précisément, les filières nationales de santé maladies rares (FSMR) regroupent tous les acteurs de soin autour d’une maladie rare ou d’un groupe de maladies rares : professionnels de santé, laboratoires de diagnostic, unités de recherche, associations de patients, structures éducatives, sociales et médico-sociales, partenaires publics ou privés... Les centres de référence multisites, situés dans les Centres Hospitaliers Universitaires, jouent quant à eux un rôle d’expertise pour une maladie ou un groupe de maladies. Ils regroupent des équipes pluridisciplinaires et animent un réseau de soins. Ils coordonnent aussi les travaux de recherche et sont les interlocuteurs privilégiés des associations de patients. Enfin, les centres de compétences (CCMR), répartis sur tout le territoire, assurent la prise en charge et le suivi de proximité des malades.  

Ce modèle co-construit avec les professionnels de santé, les équipes de recherche, les associations de patients, et les autorités sanitaires est unique au monde. La France fait d’ailleurs figure de référence : nous sommes le premier pays européen à avoir élaboré et mis en œuvre des Plans Maladies Rares. Cette organisation française a servi de modèle à l’Europe. Créés en 2017, les réseaux européens de référence ont repris l'organisation des filières de soins françaises et beaucoup d’entre eux sont coordonnés par la France. 

Cette organisation doit permettre à chaque patient atteint d’une maladie rare d’accéder rapidement à un diagnostic et à une prise en charge adaptée à sa pathologie.

Références

  1. Ministère de la santé et de la prévention - Les maladies rares – dernière visite février 2023 
  1. Résultats ERRADIAG : enquête sur l’errance diagnostique dans les maladies rares - dernière visite février 2023