L’immunologie : une révolution médicale

Publié le: 26 avril 2024
Un modèle de cellule T, gros plan en 3D
Les lymphocytes T, ou cellules T, sont un type de globules blancs qui jouent un rôle crucial dans le système immunitaire. Elle aident à reconnaître et à réagir face aux virus et aux bactéries, en produisant des cytokines et en activant d'autres cellules immunitaires.
Le 29 avril, c’est la journée internationale de l’immunologie. L’occasion de faire le point sur ce sujet qui nous concerne tous. Car l’immunologie est bien plus qu’une discipline scientifique à la pointe de l’innovation. Elle englobe de nombreux mécanismes et de nombreuses maladies qui ont un impact majeur sur le système de santé dans son ensemble. En s’emparant de l’immunologie, nous voulons changer la vie des patients et contribuer à une société en meilleure santé.

« L’immunologie, ça nous concerne tous ! »

Alors que le nombre de maladies en lien avec le déséquilibre de notre système immunitaire ne cesse de croître, l’immunologie offre des perspectives médicales prometteuses pour changer la vie de millions de patients. Explications avec Audrey Derveloy, Présidente de Sanofi France.

L’immunologie, qu’est-ce-que c’est exactement ?

L’immunologie est la science qui étudie le système immunitaire. Véritable système de défense de l’organisme, propre à chacun d’entre nous, il protège notre corps contre les agressions (virus, microbes, agents pathogènes). L’immunologie s’intéresse aux différents mécanismes qui régissent son fonctionnement.

Quand le système immunitaire s’emballe

Pour jouer son rôle de tour de contrôle du corps, le système immunitaire est en équilibre permanent. Dès lors que cet équilibre se rompt, des pathologies peuvent apparaitre.

Une sensibilité exacerbée à des constituants extérieurs, le voilà qui s’emballe et déclenche des allergies, par exemple. Il peut aussi se retourner contre lui-même et s’attaquer à des constituants de l’organisme, comme la peau, les bronches, ou encore les cellules chargées de fabriquer la précieuse insuline qui régule le taux de sucre dans notre organisme. Résultat : dermatite, asthme sévère, diabète de type 1... autant de maladies auto-immunes courantes aux symptômes très invalidants.

Dans d’autres situations, le système immunitaire effectue mal ou n’effectue plus son travail. C’est le cas dans certains cancers où il n'arrive pas à éliminer les cellules tumorales, ou encore lors d’anomalies génétiques conduisant à des immunodéficiences.

Agir sur le système immunitaire pour en rétablir l’équilibre

En décryptant les mécanismes du système immunitaire, la recherche en immunologie a identifié plusieurs moyens d’agir sur celui-ci :

  • D’abord en le stimulant. C’est l’objet de la vaccination, qui consiste à présenter au système immunitaire des versions atténuées ou tronquées des virus et bactéries auxquelles il pourrait être confronté, pour lui apprendre à les reconnaître, et à mieux se défendre.
  • Aussi en le réveillant. C’est le principe de l’immunothérapie, adoptée en particulier en oncologie. Ici, on vient solliciter les cellules immunitaires impliquées dans la reconnaissance et la destruction des cellules tumorales pour viser la guérison.
  • Enfin, en le modulant, voire en réprimant son action. C’est le cas dans les maladies auto-immunes et inflammatoires, où l’on cherche à diminuer l’impact de cette « auto-agression » pour en calmer les symptômes ; ou encore dans la transplantation d’organes, où l’on diminue la réponse immunitaire afin que le corps accepte la greffe.

Autant de domaines dans lesquels nous sommes investis depuis de nombreuses années. « Depuis la prévention jusqu’au traitement, l’immunologie est une source d’évolutions scientifiques majeures qui ont fait leurs preuves dans un grand nombre de nos domaines thérapeutiques, souligne Jacques Volckmann, vice-président R&D France de Sanofi. Elle est aujourd’hui au cœur de nos activités et offre de grands espoirs. Qu’il s’agisse de développer des nouveaux vaccins, d’étendre nos traitements existants à d’autres pathologies mettant en jeu des mécanismes similaires, ou d’en trouver de nouveaux, le champ d’investigation est immense ! Nous avons la chance de disposer de molécules très prometteuses et de compétences qui nous permettent d’aborder l’immunologie de manière très transversale. »

Au-delà de la science, un enjeu de qualité de vie et de société

L’immunologie est aussi un sujet sociétal majeur, avec des pathologies qui touchent des millions de personnes, impactées au quotidien par le dérèglement de leur système immunitaire.

Un impact croissant sur notre système de santé

Le nombre de maladies auto-immunes n’a cessé de croître ces dernières décennies. Des maladies courantes, qui touchent tous les âges de la vie et augmentent avec le vieillissement de la population. Elles concernent 5 à 10% de la population mondiale, dont une majorité de femmes (80%)1. Chroniques, multifactorielles, elles affectent la qualité de vie quotidienne des patients, les conduisant aux urgences ou dans les lits d’hôpitaux, les empêchant de travailler ou, pour les plus jeunes, d’aller à l’école. S’occuper de ces maladies, c’est agir sur la vie de millions de patients, celle de leur entourage, et soulager notre système de santé.

Travailler sur des vaccins et des solutions préventives, c’est aussi prévenir les épidémies, qui engorgent les hôpitaux. La bronchiolite à VRS, par exemple, est l’une des premières causes d’hospitalisation des nourrissons chaque hiver en France avec 35 000 hospitalisations. La mise en place d’une solution préventive a permis d’éviter 8 hospitalisations sur 102.

Le pari de l’immunologie, un engagement pour la société

« Ce qui nous pilote sur toutes les indications sur lesquelles nous travaillons aujourd’hui, c’est d’avoir un impact fort sur la vie des patients et de leurs proches, qui vivent parfois un véritable enfer au quotidien, et par voie de conséquence, sur la société en général, conclut Jacques Volckmann. En développant de nouveaux vaccins, en travaillant sur des maladies inflammatoires jusqu’ici sans traitement, comme la maladie de Crohn, en investissant le domaine de l’oncologie pédiatrique, nous faisons de l’immunologie le pilier de notre stratégie pour apporter des solutions qui vont changer la donne pour la santé de demain. 

Références

  1. Maladies auto-immunes : la rupture de la tolérance au soi – Inserm – dernière consultation : avril 2024
  2. Drysdale S, et al. Efficacy of nirsevimab against RSV lower respiratory tract infection hospitalization in infants: preliminary data from the HARMONIE phase 3b trial. Presented at 41st Annual Meeting of the European Society for Paediatric Infectious Diseases in Lisbon, 2023.